Gabrielle Ceytaire… s’est envolée… le 9 avril 2011 à quelques mois près, elle aurait fêté ses 100 ans

Née dans une petite ville de la Creuse bien connue de nombreuses générations de troufions, elle était également (comme beaucoup d’enfants de son âge, y compris son futur époux) pupille de la nation.

Élevée par sa tante et le tonton Ferdinand qui tous deux exploitaient « l’hôtel Parisien » de  La Courtine, elle a connu petite ; l’ambiance “comique troupier” de la salle du café et le passage des voyageurs… elle gardait de cette enfance le souvenir d’une grande liberté, elle était très fière de cette ville de garnison dont elle vantait la modernité.

Employée des postes… plus tard dans cette même région… derrière le guichet elle expédiait les colis que mon père prothésiste dentaire lui confiait… 

Cette époque fut aussi celle de la venue en grand nombre de provinciaux quittant les campagnes pour travailler dans la ville qui brille.

ils firent de même

Nous habitions au 69 de la rue du Mont Cenis 

Je naquis de leur union.

Que de bons souvenirs… de la butte, du sacré cœur, du catéchisme buissonnier, d’Olga ma patiente gardienne russe, des descentes sur des chars bruyants aux roulements à billes, des baisers dans les coins sombres de la rue “darvin” et… de ma mère omniprésente attendrie et toujours complice qui lorsqu’on lui faisait des reproches sur ma conduite… disait : ah, je sais… je l’ai mal élevé !

J’ai quitté le 18° pour la province et suis revenu ensuite tout près… la proche banlieue jamais une journée sans que nous nous téléphonions au moins 2 fois par jour, ma maman était de tous mes vernissages, et s’enorgueillissait de ma réussite… je la guidais pour apaiser le chagrin qu’elle eu après le décès de mon père et l’encourageais à faire de la peinture. Elle s’y employait sur des disques, des aquarelles, des objets en verre.

À 88 ans elle s’installa au N° 2 de la rue Francoeur.

Et jusqu’à son dernier souffle, elle fut à mes côtés

Faisant partie de nombreuses associations

Elle restera dans la mémoire de nombreux Montmartroise et Montmartrois, qui appréciaient chez elle, sa fantaisie, sa gentillesse, et son espièglerie 

J’ai eu une sacrée chance d’avoir une telle maman.